#5 - Les 4 étapes de l'apprentissage

Objectif du jour : comprendre les mécanismes du processus d’apprentissage, et plus particulièrement les étapes de l’apprentissage qui sont au nombre de quatre.

Quand on m’a expliqué ces phases (et c’est arrivé deux fois : au début de ma formation à la Programmation Neuro-Linguistique, et au début de ma formation au coaching), j’ai compris comment je pouvais être plus indulgente avec moi-même quand j’apprenais de nouvelles choses.

Parce qu’en général, à chaque fois que je mets en place quelque chose de nouveau pour moi, ou que je veux apprendre quelque chose de nouveau, il y a forcément un moment où je trouve que je ne vais pas assez vite, qu’il reste trop à apprendre, ce qui peut franchement me décourager.

Ca vous arrive aussi ? Découvrez pourquoi ça arrive, et comment maintenir votre motivation et éviter le découragement.

4 phases incontournables dans le processus d'apprentissage

Juste une précision, quand je parle d’apprentissage, c’est vraiment au sens large. Si vous avez écouté le premier épisode, vous savez que pour moi la notion d’apprentissage elle recouvre toute nouvelle connaissance, de nouveau savoir, au niveau théorique, ou bien une nouvelle compétence, plutôt pratique, jouer d’un instrument ou apprendre à cuisiner, à faire du roller, la danse classique, ou que sais-je.

N’importe quoi de nouveau que vous ne savez pas ou pas encore faire pour le moment.

Alors on verra dans cet épisode que pour n’importe quel apprentissage, il y a quatre phases successives, qui sont vraiment un passage obligé. Je vais commencer par vous les lister, et je les détaillerai ensuite.

  1. L’incompétence inconsciente : vous ne savez pas que vous ne savez pas
  2. L’incompétence consciente : vous savez que vous ne savez pas
  3. La compétence consciente : vous savez faire mais vous avez besoin d’y penser pour faire
  4. La compétence inconsciente : vous savez faire au point de ne plus avoir besoin d’y penser

Etape 1 : l'incompétence inconsciente

Le premier stade de l’apprentissage correspond au moment où l’on ne sait pas que l’on ne sait pas quelque chose : c’est l’incompétence inconsciente. 

Logique : vous n’avez pas ou très peu conscience du sujet en question. Donc vous n’avez aucune raison de vous y intéresser et de vouloir l’apprendre, ni de raison de savoir ce qu’il vous faudrait apprendre pour maîtriser le sujet en question.

A cette étape-là, au niveau émotionnel, il ne se passe pas grand-chose, on ne connaît pas le sujet, il ne déclenche pas d’émotion particulière pour nous.

Etape 2 : l'incompétence consciente

Lorsque l’on a connaissance d’un sujet, et qu’on y porte un intérêt particulier, on peut décider de l’apprendre. Le tricot existe, je trouve que le résultat qu’on obtient grâce au tricot est chouette, je veux apprendre à tricoter. C’est le moment où au niveau émotionnel, on ressent en général des émotions de l’ordre de la curiosité, enthousiasme, de la motivation. 

A ce stade-là, on commence à mesurer l’ampleur de tout ce que l’on ne sait pas encore et que l’on va devoir savoir pour acquérir la nouvelle compétence. Je sais que pour pouvoir dire « je sais tricoter », il va falloir que je manie les aiguilles, que je connaisse au moins un type de point, que j’adapte mes aiguilles au type de fibre, que je sache « découper » mon ouvrage en morceaux pour les assembler ensuite, etc.

Et c’est aussi à ce moment-là, quand on se rend compte de l’ampleur de tout ce qu’on doit savoir faire, que peut s’opérer un basculement au niveau des émotions. Comme vous butez, vous faites des erreurs, vous pouvez être amenée à vous dire des choses qui peuvent ressembler à : (exemple de la conduite) je fais encore 7 fautes à l’exercice du Code, c’est juste la base, alors comment je vais faire pour apprendre EN PLUS tout le reste, ou alors j’ai encore pris un trottoir en tournant à droite, c’est quand même ridicule de pas savoir tourner le volant alors qu’il y a encore plein de trucs beaucoup plus compliqués à maîtriser (si jamais vous êtes en train d’apprendre à conduire pour de vrai en ce moment, sachez qu’il m’arrive encore de me prendre des trottoirs après 15 ans de conduite, hein).

Ces pensées-là peuvent vous amener à ressentir une certaine forme de découragement, à prendre un petit coup au moral au vu de l’ampleur de ce que vous savez qu’il reste à apprendre. Si vous vous comparez aux autres, vous pourrez avoir tendance à noter leur maîtrise et à vous trouver moins bonne que ces personnes-là.

Vous pouvez aussi ressentir des émotions qui sont plutôt de l’ordre de l’impatience, si vous voulez aller vite et pensez que la répétition vous est pénible. Mais clairement, pas de secret : practice makes perfect ! Et d’ailleurs, nul besoin de perfection.

Vous hier, vous la semaine dernière, vous l'année dernière : c'est le seul point de comparaison valable !

Se mettre en conditions pour soutenir sa motivation

Donc à ce stade-là ce qui est important c’est de se mettre en conditions d’éprouver du plaisir dans l’apprentissage, et pour cela il y a deux choses à garder en tête :

La première, c’est qu’il est important de se fixer des objectifs qui soient réalistes, suffisamment petits pour qu’ils soient facilement atteignables et que vous puissiez ressentir le plaisir de la maîtrise progressive. Si vous êtes en train d’apprendre à jouer du piano et que votre premier objectif c’est de jouer une nocturne de Chopin en deux jours, il y a des chances pour que vous n’y arriviez pas, et que vous vous trouviez nulle et pas à la hauteur. Si en revanche vous vous dites mon objectif pour cette première semaine c’est de jouer la gamme de do avec les bons doigtés et un toucher régulier, c’est déjà beaucoup plus accessible et donc logiquement vous vous créez la possibilité de réussir et donc d’être contente.

 

La deuxième chose qui est importante pour se créer du plaisir dans l’apprentissage, c’est de bien choisir son point de comparaison. Si vous êtes en train d’apprendre à jouer du piano et que d’emblée vous regardez des vidéos de Keith Jarrett  et que vous vous comparez à lui, ben oui clairement vous allez le trouver bien meilleur que vous, il n’y a pas trop d’intérêt à se comparer avec des grands noms ! Le point de comparaison que vous devez avoir, c’est vous ! Vous hier, vous il y a une semaine, vous l’année dernière : c’est le seul point de comparaison valable et valorisant quand vous êtes en phase d’apprentissage ! Parce que là pour le coup il y a de grandes chances pour que la vous d’aujourd’hui soit meilleure que la vous d’hier ou de la semaine dernière ou de l’année dernière.

Etape 3 : la compétence consciente

Au fur et à mesure que vous allez avancer et persévérer dans votre pratique vous allez progressivement arriver à la phase 3 de l’apprentissage, qui est la compétence consciente.

A ce stade, vous savez que vous savez faire, pas trop mal ou même plutôt bien, mais vous avez besoin de toute votre attention consciente pour le faire. Vous avez besoin de réfléchir à tout ce que vous êtes en train de faire.

Par exemple, vous savez conduire, mais vous réfléchissez à ce que vous faites : j’arrive au rond point, je freine, je débraye pour passer la seconde, je contrôle si quelqu’un arrive, je vois que je peux m’engager, je rappuie sur l’accélérateur, je me mets dans telle file parce que je prends telle sortie, je dois mettre mon clignotant… Toute votre tête est occupée à conduire, vous avez besoin de toute votre concentration, on peut pas vous parler en même temps par exemple, impossible ça vous embrouille.

Donc c’est aussi une étape où vous pouvez ressentir des émotions désagréables, de la frustration, vous pouvez trouver cela difficile, trouver anormal de ne pas pouvoir tout faire en même temps, ou même vous pouvez ressentir de la déception : oui je sais le faire mais ça me demande tellement d’efforts que je me dis que c’est peut-être pas fait pour moi du out, c’est pas mon truc.

C’est le moment où il faut vous rappeler que c’est son job, à votre cerveau, d’apprendre. Je vous l’expliquais dans l’épisode 1, votre cerveau il veut créer des programmes, il cherche à faire en sorte que tous vos apprentissages deviennent automatiques, parce que ça lui fait moins de boulot quand il n’a pas à réfléchir. Il veut exécuter les programmes en utilisant le moins de ressources possibles.

Donc quand vous vous tenez ce type de discours, et que donc vous ressentez ce type d’émotions, rappelez-vous que vous avez appris à marcher, vous avez appris à faire du vélo, à nager, à parler, bref rappelez-vous un autre truc que vous avez appris et où vous êtes passé par ce stade-là ! Même pour apprendre à ouvrir une porte vous êtes passée par là ! D’ailleurs il y a un truc drôle avec l’ouverture des portes : si la première fois que vous avez réussi enfant à ouvrir une porte c’est en la poussant, toute votre vie vous allez pousser les portes pour les ouvrir instinctivement, même si y’a marqué « tirez » en gros et en vert fluo qui clignote.

Etape 4 : la compétence inconsciente

C’est la dernière étape, le Graal, celle où vous faites inconsciemment tout ce qu’il y a à faire pour exercer telle ou telle compétence, vous n’avez plus besoin de réfléchir.

C’est le moment où vous faites votre liste de courses pendant que vous conduisez par exemple, parce que le fait de conduire votre voiture est devenu en quelques sortes un non-sujet.

Et donc c’est le moment où vous ne savez plus que vous êtes compétente, vous ne savez plus ce que vous savez faire, puisqu’il n’y a plus aucun effort associé à l’exécution de cette compétence-là.

Plus d'indulgence envers vous-même

Si j’ai choisi de partager ces 4 stades de l’apprentissage avec vous, c’est parce que le fait de les connaître m’a permis d’être beaucoup plus indulgente envers moi-même, et surtout d’apprendre à me valoriser lorsque j’apprenais quelque chose de nouveau. Dans mon cas les émotions désagréables elles étaient très souvent de l’ordre de la déception entre moi et moi.

 

Parce qu’en bonne perfectionniste, j’avais tendance à vouloir tout faire parfaitement tout de suite et donc même s j’ai toujours eu des facilités d’apprentissage, j’ai la chance quand un sujet me plaît de pouvoir vraiment apprendre vite et facilement, j’ai aussi toujours eu tendance à me comparer au point d’arrivée idéal dès le début de l’apprentissage, et donc à me flageller tout le long du chemin au lieu de m’encourager. Donc je vous livre ça aujourd’hui pour que vous puissiez faire de même après l’écoute de cet épisode.

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