Comment se faciliter la vie : Apologie du moindre effort

Dans l’épisode de cette semaine, je fais l’apologie du moindre effort ! Se faciliter la vie pour économiser son énergie, c’est un beau programme, non ?

Parce que quand la to-do déborde et que le Tetris de l’agenda est permanent, la tendance à tout trouver compliqué s’amplifie…
Parfois au point de nous brouiller la vue – et de nous conduire à nous compliquer encore davantage la vie. 

Quand ça m’arrive, je reviens à une question puissante. C’est LA question qui ouvre a voie à la simplification, et qui m’aide à m’autoriser le moindre effort.

se faciliter la vie

Au coeur du problème : l'injonction à faire des efforts...

Mais commençons par le commencement : d’où nous vient cet impératif de l’effort ?

Comme beaucoup de nos valeurs ou de nos comportements, l’injonction à l’effort nous vient de notre éducation. C’est en effet par la répétition des messages de la part des grandes personnes de notre entourage (parents, enseignants, et à peu près tous les adultes dont nous valorisons l’opinion en grandissant) que nous adoptons ou pas les valeurs et comportements « par défaut » qui nous suivront longtemps après.

Ces grandes personnes nous ont peut-être répété moult fois qu’on n’a rien sans rien, que si on ne se donnait pas de mal on n’avait aucun mérite, et que quoi qu’il arrive il fallait absolument faire de son mieux. On a peut-être aussi entendu, à l’inverse, que le dessin, la pâte à modeler ou [insérez ici le loisir de votre choix], c’est quand même du sérieux, bref, que prendre les choses, qu’elles qu’elles soient, à la légère, c’était mal.

Ce n’est pas sans avantages : cela nous permet de développer patience, persévérance, voire même une grande capacité de travail, ce qui n’est pas rien et qui peut être extrêmement utile quand on choisit de mobiliser ces ressources là.

A force, on peut finir par acquérir la conviction qu’obtenir quelque chose que l’on veut, cela doit forcément se faire dans la difficulté. Ou son corollaire, la conviction que tout prend du temps. Si ce n’est pas difficile, si on n’en bave pas, ou si le résultat arrive rapidement, c’est qu’on est pas sur le bon chemin.
Avec tout ça, au moment d’établir des stratégies et des plans d’actions pour atteindre nos objectifs, le cerveau est beaucoup plus enclin à aller chercher les options de complication – et à ne surtout pas chercher comment nous faciliter la vie.

Et son corollaire : la hustle culture (ou culture de l'agitation)

L’option de la facilité serait celle des fainéants, des inadaptés. Se faciliter la vie ? La question de de ceux qui manquent d’ambition.

Cette culture de l’effort est particulièrement présente dans les milieux professionnels : même si c’est doucement en train de changer, nombreuses sont les entreprises où l’on est regardé de travers si on quitte le bureau avant 19h. Même après le Covid et la généralisation forcée du télétravail, certaines entreprises sont revenus aussi sec au présentiel pour pouvoir contrôler le présentéisme de leur salariés. Comme si ce qui importait n’était pas tant que le travail soit effectué, mais plutôt que les salariés travaillent longtemps et beaucoup.

Mais cette culture de l’effort ne vaut pas uniquement au bureau. Quand on est habitué à faire l’effort de plus, on peut avoir tendance à le fournir dans tous les aspects de sa vie. Dans sa parentalité (option bienveillance ++, DME, Montessori et motricité libre), voire même dans son développement personnel (combo miracle morning, méditation, flot de pensée et mantras, ça sert à rien de faire les choses à moitié).

Derrière ces tendances, la croyance partagée que plus on en fait, plus on créé de la valeur, et plus on mérite de reconnaissance.

Cette croyance, elle ne date pas d’aujourd’hui : la preuve dans les proverbes (après l’effort, le réconfort), les œuvres littéraires (« A vaincre sans péril on triomphe sans gloire » – coucou Le Cid)… Mais elle se perpétue bien comme il faut. En témoigne un tweet d’Elon Musk qui a fait des vagues : « Personne n’a jamais changé le monde en 40 heures par semaine ».

Cette culture met en place un environnement de peur, de culpabilité et de honte. D’abord pour celles et ceux qui cravachent et qui ont le sentiment de ne pas obtenir les mêmes résultats que le voisin. Et puis surtout pour celles et ceux qui n’ont pas l’impression de courir à la même vitesse que les autres. Cerise sur le gâteau, il se peut bien qu’en tant que femme, nous ayons intériorisé le biais sexiste qui nous convainc que nous avons moins de valeur que les hommes. Et que par conséquent, on soit tentées de fournir encore plus d’efforts, histoire de prouver à tous ceux qui en doutent nos capacités et notre valeur.

Les risques à ne pas se faciliter la vie

Cette culture de l’agitation – ou de l’effort, n’est pas sans risques. Pascal Chabot dans son ouvrage Global burnout défend l’idée que le burn-out est un fait social, produit logique de cette culture de la productivité selon laquelle nous venons à nous considérer comme une ressource au service du profit (quand bien même fût-il le nôtre).

Cet épuisement physique, mental et émotionnel est une conséquence de cette culture de l’effort (via le stress chronique qu’elle génère pour ceux qui adhèrent pleinement et inconsciemment à l’injonction à faire plus). Les efforts se font tellement en « pilote automatique » qu’on ne réalise même pas qu’on est épuisées. Ce déni est d’ailleurs un des marqueurs du burn-out : on est au fond du seau mais on se dit qu’on est « juste un peu fatigués », et qu’il suffit de redoubler d’efforts pour remonter la pente. La boucle est bouclée.

Si vous vous sentez épuisée, que vous vous réveillez déjà fatiguée à l’idée de la journée course contre la montre qui vous attend, je peux vous aider à y voir plus clair et à mieux vivre votre vie de mère (et toutes celles que vous voulez mener à côté).

Prenez rendez-vous avec moi pour un bilan personnalisé, 1h d’échange gratuit pour faire le point sur votre situation et votre niveau d’épuisement, et voir si et comment on pourrait travailler ensemble.

Eloge de la facilité : la stratégie du moindre effort pour préserver son énergie

Pour enrayer cette culture de l’effort, il est nécessaire de se rappeler que les choses simples, faciles, ont autant de valeur que les autres.

Je découvre depuis plusieurs mois le milieu de l’entrepreneuriat.
J’admire les entrepreneurs qui font mille choses et bossent dur. Les souvenirs de l’époque où j’abattais une quantité folle de travail me reviennent souvent avec nostalgie, à l’heure où je peine à me concentrer plus de deux heures et où je mets deux jours à récupérer d’une journée chargée.
Mais j’admire tout autant, sinon plus, ceux qui essentialisent leurs tâches et obtiennent de bons résultats en se la coulant douce, en faisant de la place pour d’autres sujets, sans tronçonneuse ni chausse-pied. Force est de consacrer que ces derniers obtiennent tout autant de résultats, tout en se préservant.

Take it slow, take it easy, chanterait Feist. Parce que oui, à vaincre sans péril… on peut triompher quand même.

Je dirais même plus : la facilité m’apparaît de plus en plus comme un élément indispensable dans la préservation de mon énergie. Investir trop d’énergie physique, mentale, émotionnelle dans l’obtention d’un résultat peut représenter un risque majeur d’épuisement. Et en tant tant que rescapée du burn-out, je ne peux que vous recommander de préserver ce que vous avez de plus précieux.

Imaginez que vous cherchiez à rejoindre une destination en voiture. Vous avez deux options : foncer comme un Jackie en poussant les vitesses au max (au risque de faire plus de bruit qu’autre chose, et de ne pas arriver à destination en conduisant comme un dégénéré), ou y aller tranquillou en profitant du paysage. A la fin des comptes, la destination sera certes la même, mais les deux trajets ne se ressembleront pas du tout. 

Comment se faciliter la vie : LA question à un million

Alors si vous vous reconnaissez dans cette tendance à vouloir bosser dur et dans la croyance qu’on n’obtient rien sans en baver, ou tout simplement si vous êtes à un moment de votre vie où vous trouvez que tout est difficile, et si, donc, vous vous demandez comment vous faciliter un peu la vie, voici ma technique ultime.

L’art du coaching, c’est de poser les bonnes questions. On appelle ça les questions puissantes : les questions qui permettent de voir les choses autrement, d’envisager un angle inexploré, un chemin encore inconnu pour notre cerveau. Parce que la manière dont on pose et dont on se pose les questions oriente la manière dont on donne les réponses. CQFD.

A l’approche d’un nouvel objectif, d’une nouvelle chose à faire, vous avez probablement l’habitude de vous demander comment vous allez réussir, comment vous allez arriver à, comment caser telle ou telle chose dans ce fameux agenda. Avec en filigrane, la conviction insconsciente que ce sera long et compliqué.

Si vous voulez un voyage plus doux, demandez vous plutôt : Comment je ferais si c’était facile ?

Cette question permet d’éliminer d’emblée les facteurs de complication qu’on serait tentés de e rajouter, même sans faire exprès.
La première réponse paraît souvent irréaliste. Le cerveau trop habitué à l’effort va vite rejeter les premières propositions parce qu’elles seront « trop simples ». Rappelez vous alors que c’est vous qui choisissez le degré de complexité et d’effort ! Parmi toutes les réponses qui affleureront, vous pouvez choisir celle qui met le curseur exactement là où vous le voulez.

 

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