# 1 - Griller la carte mère

Comment se débarrasser des injonctions ? Cette question, je l’entends presque tous les jours.

Dans cet épisode, je vous explique comment se construit notre « carte du monde ». C’est elle qui influence et conditionne nos représentations et le sens que l’on donne aux situations que l’on vit. 

Une partie de ces représentations concerne ce que l’on doit faire quand on est femme en général, et mère en particulier : c’est ce que j’ai appelé la « carte mère ».

Cet ensemble d’injonctions aussi nombreuses que contradictoires, que nous avons intériorisées au point de les considérer comme des obligations pures et simples, c’est précisément ce que j’ai l’ambition de déconstruire dans ce podcast et à travers mes accompagnements.

La carte du monde, notre représentation tronquée de la réalité

En PNL, le concept de carte du monde est central. Il désigne la manière dont un individu se représente la réalité. C’est la somme de tout ce qu’il a perçu, compris et appris du monde. C’est aussi la base de données qui lui permet de donner du sens à tout ce qu’il perçoit.

La carte du monde repose sur une vision partielle de la réalité, car trois types de filtres interviennent dans sa construction.

Tout d’abord, des filtres neurologiques : nous ne pouvons percevoir du monde qui nous entoure que ce que nos cinq sens nous permettent de percevoir. Nous ne voyons pas les infrarouges, nous n’entendons pas les ultraviolets, par conséquent ils ne peuvent pas faire partie de notre carte du monde. 

Viennent ensuite des filtres culturels, qui sont l’ensemble des valeurs et croyances partagée de la société dans laquelle nous sommes immergés. C’est l’ensemble de ce que nous considérons comme normal, une manière de penser que nous partageons avec les membres de notre société.

Enfin, les filtres personnels, c’est-à-dire la somme de toutes les expériences que nous avons vécues et des conclusions que nous avons tirées de ces expériences, sont le troisième type de filtres qui interviennent dans la construction de notre carte du monde. 

En fonction de son histoire et de la somme cumulée de ses expériences, chaque individu façonne une carte du monde unique qui lui est propre.

Nous intériorisons les injonctions liées à notre rôle de mère au point de les attendre de nous-mêmes

La carte mère

Parmi les éléments constitutifs des filtres culturels de notre carte du monde figure notre manière d’envisager les rôles sociaux. Un rôle social désigne l’ensemble des comportements, droits et obligations qui sont attribués à un individu en fonction de sa position, son statut ou sa catégorie sociale. En fonction des rôles qu’occupent les individus dans une société, on s’attend à ce qu’ils adoptent certains comportements et accomplissent certains types d’actions. 

Ce qui est normal et attendu pour une femme entrepreneure n’est pas la même chose que ce qui est normal et attendu pour un homme agriculteur, par exemple. 

Être femme est un rôle social, comme le fait d’être mère. Les injonctions liées à ces rôles nous sont transmises au cours de notre éducation. Par notre famille, par les institutions telles que l’école, mais aussi par les médias et les supports culturels. Les représentations des mères dans les livres, les jeux, les films, sont tout autant de messages sur ce qui est attendu – ou pas – de leur part. 

Et nous les intériorisons, au point que nous finissons par les attendre de nous-mêmes. C’est ce qui rend la tache de se débarrasser des injonctions si difficile.

Des injonctions infinies et contradictoires

La liste des injonctions qui nous incombent quand on est mère est vertigineuse. 

Il faut prendre soin de soi et être dévouée corps et âme à ses enfants.
Il faut prioriser son couple et répondre aux besoins des enfants.
Être sexy et décente.

Il faut exercer une éducation bienveillante qui laisse l’enfant expérimenter et exprimer ses émotions. Et avoir des enfants qui obéissent au doigt et à l’œil et ne font pas de « caprices » au supermarché.
Il faut travailler comme si on n’avait pas d’enfants et élever ses enfants comme si on n’avait pas d’activité professionnelle.

Toutes ces injonctions incompatibles, nous nous acharnons à y répondre, puisque nous considérons que c’est normal.

Cette partie de notre carte du monde qui rassemble les injonctions intériorisées qui sont liées au rôle de mère, c’est ce que j’ai choisi d’appeler la carte mère.

 

La carte n'est pas le territoire

La bonne nouvelle, c’est que notre carte du monde, ça n’est pas le monde. C’est ce que nous dit un des postulats de base de la PNL,  « la carte n’est pas le territoire ».
La représentation que l’on s’est construite du monde n’est pas le monde tel qu’il existe. C’est une représentation filtrée, tronquée, twistée, de la réalité

La métaphore est parlante : une carte routière est un papier en 2D, qui comprend des lignes colorées représentant chacune un type particulier de routes. Le territoire qu’elle représente est en 3D, les routes qui le parcourent sont grises, et il existe sur ce territoire des éléments qui ne figurent pas sur la carte : faune, flore, véhicules, personnes…. 

La carte-mère, toutes les injonctions liées au rôle maternel que nous avons intériorisées, ce n’est pas la seule et unique manière d’envisager notre vie de mère, ni toutes les autres vies que nous avons envie de mener à côté de celle-là

Le coaching pour élargir sa carte du monde (et griller sa carte mère)

Mon rôle de coach, c’est précisément de vous aider à modifier, élargir votre carte du monde, en fonction de vos envies et aspirations. Je veux que vous ayez davantage de choix que ceux que vous voyez maintenant. Et si c’est votre souhait, je veux vous aider à vous débarrasser des injonctions qui vous polluent.

C’est précisément l’ambition de mes accompagnements et du podcast que j’ai créé. 

C’est ma propre expérience du burnout, cet épuisement total, qui m’a fait prendre conscience du poids de tous les « il faut » que je m’imposais. Et toute féministe, autonome et indépendante que je me pensais … Quel choc de comprendre qu’une grande partie des actions que je répétais au quotidien ne me servaient pas ! Elles servaient juste mon épuisement, pur et simple. 

Pire, mon acharnement à me conformer à ce que je pensais qu’il était attendu de moi m’avait complètement dispensée de me poser la question de ce que je voulais vraiment.

Il ne "faut" rien du tout.

Quatre questions pour se débarrasser des injonctions

Alors si vous vous sentez débordée, et que chacune de vos journées c’est une to-do list que vous n’arrivez jamais à boucler, je vous propose de vous munir d’une feuille. Sur une journée, chaque fois que vous remarquez un « il faut » ou un « je dois » passer dans votre tête, notez-le, tel quel.

Peut-être que vous ne vous dites pas explicitement « il faut » ou « je dois ». Peut-être que pour vous, c’est davantage une histoire de ressenti. De la déception, de la frustration ou même un sentiment d’échec. Vous pouvez d’abord noter à quel moment ces émotions se présentent. Vous pourrez ensuite chercher quel « il faut » « je dois » ou « j’aurais du » elles cachent.

Une fois votre liste d’injonctions dressée, choisissez-en une qui vous appelle, et passez la au crible des quatre questions suivantes :

1. En quoi c’est important pour vous de faire ce « il faut » – là ?

2. Quel résultat important pour vous cette action va-t-elle apporter ?

3. Est-ce que le temps qu’elle vous prend, l’effort qu’elle vous demande, valent la peine pour ce résultat ?

4. Si personne ne regardait, le feriez-vous toujours ? De la même manière ?

Le plus important dans vos réponses, c’est de déterminer ce qui est important pour vous, en fonction de ce que vous pensez. Pas en fonction de ce que pourraient penser d’autres personnes.

Parce qu’en vrai, il ne FAUT rien du tout.

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