Apprendre à prendre son temps : pourquoi c'est important

Productivité, hyperconnectivité, volonté de mener une vie riche… En surface, il semblerait qu’il n’y ait aucune raison valable pour apprendre à prendre son temps. Au contraire, la tendance de fond est à la planification millimétrée et à la chasse à la moindre minute perdue. Entre les enfants, la maison, les copains, on peine déjà à trouver du temps pour souffler, alors prendre son temps, ce serait juste se mettre un caillou de plus dans la chaussure, non ?

apprendre à prendre son temps

Apprendre à prendre son temps : écouter l'épisode de podcast

Nos quotidiens sont hyper chargés. L’heure est à la performance, on veut un travail épanouissant, du temps pour soi, du temps avec les amis, du temps pour son couple, du temps de qualité avec son ou ses enfants, du temps de self-care, du temps pour du sport ou autres loisirs.. Et puis il y a le temps dont on veut un peu mois mais qu’il faut quand même prendre : les rendez-vous médicaux, les imprévus – covidiens ou pas, le travail domestique qui s’exponentialise à chaque nouvel enfant accueilli…

Bref, avec tout ça sur la planche, on est convaincus d’avoir besoin d’aller vite, tout le temps, et que la vitesse est même la clé pour une vie riche et bien remplie.

L'injonction à la vitesse est partout

Ca, c’est pour le contexte culturel. Et on peut y être d’autant plus perméable selon les messages que l’on a entendus au cours de notre éducation. Si l’on s’est entendu répéter des milliards de fois de se dépêcher, de ne pas traîner, qu’on allait être en retard, que tout le monde nous attendait, et qu’on était trop lent, il y a des chances pour qu’on ait, encore plus que d’autres, complètement intériorisé l’injonction à la vitesse.

Personnellement, je sais que je suis très, très sensible à cette injonction que j’ai faite mienne depuis aussi loin que je me souvienne. Et quand je fais le bilan, je sais que je suis en train, malgré moi, de passer cette sensibilité à mes enfants (enfin surtout au grand pour l’instant, les jumeaux n’ayant pas encore l’âge de subir mon management du tunnel….). Il fut un temps où quand je m’écoutais, je me faisais presque peur. J’étais toujours en train de demander à Mini de se dépêcher, même quand il n’y avait absolument aucune raison d’aller vite, aucun impératif, aucun rendez-vous à honorer (je vous en parlais dans l’épisode 2 du podcast : choisir ses programmes). Mais je me soigne.

 

Choisir les bonnes raisons de se dépêcher

Alors bien entendu, il n’y a vraiment aucune obligation d’apprendre à prendre son temps. Si vous me lisez depuis un moment, vous savez déjà qu’avec moi, il ne faut rien du tout. Si vous n’êtes pas envahie par le sentiment d’urgence, si votre to-do millimétrée est toujours accomplie en temps et en heure, si vous pétez le forme dès le réveil et que votre humeur n’est que papillons et arc-en-ciels, ne changez rien, et continuez à courir, visiblement c’est la bonne recette pour vous ! 

Je me permets quand même une dernière suggestion : choisissez scrupuleusement les domaines où la vitesse vous paraît utile et pertinente. D’une part, vous pourrez vous dépêcher en connaissance de cause, et pourquoi pas apprécier encore plus le process. D’autre part, la sélection des domaines dans lesquels aller vite vous convient vous aidera, par effet miroir, à lâcher la vitesse et la précipitation pour les autres. 

Mon propos n’est pas de bannir la vitesse à tout prix, mais bien de proposer des astuces pour faire descendre la jauge du débordement et de l’urgence, des émotions bien répandues chez mes clientes (et plus généralement chez beaucoup de mères de mon entourage). Parce que le problème, en soi, ce n’est pas tellement la vitesse que la certitude qu’il faut tout faire vite, tout le temps. Ca, ça ne nous aide pas tant qu’on le croit.

Adapter son agenda à ses ambitions

L’injonction à la vitesse nous conduit trop souvent à ne pas prévoir assez de temps pour réaliser ce que l’on souhaite. Ca finit en to-do list interminable, de quoi créer un sentiment de découragement permanent, ou pire, une anxiété permanente, jour et nuit, avec cette obsession de parvenir à boucler cette fichue to-do qui tourne dans la tête non stop.

Ca peut même inhiber la capacité de réflexion : je suis sur une tache qui me prend plus de temps que prévu et mon cerveau est occupé à me dire que je prends trop de temps qu’à réfléchir concrètement à mes actions – et donc, paradoxalement, je perds certainement du temps !

Cette obsession du temps et de la vitesse est un facteur de stress, voire de stress chronique, et si on y est vraiment sensible c’est une très bonne recette pour le burn-out !

Aller vite tout le temps : une fausse bonne idée

 

On veut aller vite pour gagner du temps et vivre plus de choses, sauf que la plupart du temps, cet état d’esprit nous conduit à être là sans être là. On traverse les situations en pensant à la vitesse qu’on adopte, et beaucoup trop souvent en anticipant sur ce qui arrive après, ou sur quand ce sera fini. 

Résultat, le temps file sans qu’on en profite vraiment, sans qu’on ressente pleinement les émotions positives qui pourraient être liées à l’instant présent. Normal : nos pensées sont à l’après, donc plutôt favorables à l’anxiété et à l’anticipation qu’au fait de vivre et ressentir le moment présent.

Repérer les croyances associées à l'injonction à la vitesse

D’une manière générale, l’injonction à la vitesse fait perdurer cette croyance qu’une résultat a d’autant plus de valeur qu’il est obtenu rapidement. Sauf qu’il n’en est rien : un résultat, on l’évalue pour ce qu’il est : il a permis d’atteindre un objectif, ou pas. En soi, le temps consacré à l’atteinte du résultat n’a pas forcément d’importance.

Un autre problème, c’est que l’injonction à la vitesse modifie notre rapport au temps. A force de se dire qu’il faut se dépêcher, on finit par croire qu’on n’a pas le temps. Jamais. Pour rien. Et ça devient notre pensée par défaut. Je n’ai pas le temps. 

A peine réveillée, vous passez en mode Flash Gordon et la course s’arrête tout juste quand il est l’heure de se coucher ?

C’est mon métier de vous apprendre à prendre votre temps !

Parlons-en lors d’un bilan personnalisé : 1h15 d’échange pour faire le point sur votre situation, vos aspirations, et voir comment nous pouvons travailler ensemble.

Apprendre à prendre son temps dans des moments-clé

Comment réussir à contrer cette injonction de vitesse alors ?


Première étape, repérer les situations dans lesquelles le sentiment d’urgence est le plus fort, et le décortiquer. Y a -t-il vraiment une échéance ? QUel degré de souplesse supporte-t-elle ? Quelles seraient concrètement les conséquences d’un retard ? Pour moi ? Pour les autres ? 

Bien souvent, les conséquences sont une série de fictions que nous nous créons, par peur du jugement des autres (ce jugement imaginé n’étant que le reflet du jugement que nous portons sur nous-mêmes).

Dans notre organisation familiale, je ne fais pas les matins. Enfin je me lève, j’aide à préparer la tribu, et c’est Chéri qui emmène tout le beau monde chez la nounou. Les rares fois où Chéri n’est pas là e matin, j’entre en panique internationale. Trop d’enfants, pas assez de temps, stress de l’horaire du matin. Une fois, j’ai emmené Mini en retard à l’école. Retard de 5 minutes (je me sens obligée de préciser, vous voyez ??). Honte suprême, joues rougies, je sonne à la porte de l’école, me confonds en excuses auprès de l’ATSEM… qui n’en avait strictement mais alors strictement rien à faire, circulez y’a rien à voir.

Depuis cette anecdote, je relativise beaucoup plus sur le timing. Notamment sur le tunnel du soir, que j’a longtemps abordé dans un état de stress assez intense (because beaucoup de choses à faire en peu de temps)… Jusqu’à comprendre qu’en fait, coucher les petits 15min plus tard, c’était absolument pas un problème, sauf dans de rares cas où ils sont effectivement crevés et le quart d’heure en plus les fait passer du côté obscur de la force. Mais pour le coup, ça, ça peut arriver aussi bien avant l’horaire théorique de coucher, même si on a fait le tunnel en flash gordon !)

Et le fait de lâcher l’horaire, non seulement cela n’a eu qu’u très faible conséquence sur l’horaire effectif de dîner / coucher, mais en plus ça m’a autorisée à réintroduire du fun dans ces activités du soir (tout est relatif, hein, je suis toujours pas une grande fan du tunnel. Mais je le déteste de moins en moins !)

Les cinq questions pour apprendre à prendre le temps

Dans quelle situation vous sentez-vous débordée, stressée, préssée par la contrainte du temps ?

Laquelle de ces situations souhaitez-vous faire évoluer en priorité ?

Quel intérêt avez-vous à faire évoluer cette situation ?

A quelle croyance sur la vitesse êtes-vous la plus sensible ?

Quelle pensée alternative souhaitez-vous substituer à cette croyance ?

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