Comment apprivoiser son perfectionnisme et éviter l'épuisement ?

Comment apprivoiser son perfectionnisme et éviter l'épuisement ?

Le perfectionnisme, surtout quand on est parent, c’est la voie royale vers l’épuisement. Souvent présenté en entretien d’embauche comme un « faux défaut », le perfectionnisme peut être très utile dans un certain nombre de contextes. Mais le mieux étant l’ennemi du bien, il est fondamental de reconnaître les contextes où on peut laisser son perfectionnisme de côté et passer à l’action sans perdre de l’énergie dans des détails inutiles. 

Comment apprivoiser son perfectionnisme ? 5 étapes pour vous éviter l’épuisement !

Le perfectionnisme : un apprentissage...

Le perfectionnisme, ça s’apprend, et il y a trois manières possibles de l’apprendre.

La première, c’est de recevoir, de manière répétée au cours de notre éducation, de la part d’un ou plusieurs adultes importants de notre entourage, des messages qui ressemblent à :
– T’as eu 16 ? Ben alors il te manquait quoi comme bonnes réponses ?
– C’est qui le premier de la classe ? Pourquoi t’es que deuxième ? Dommage il sen est fallu de peu !
– Oh, très joli coloriage, mais t’as vu t’as dépassé un peu là ! Ils sont presque tous droits les traits !
– C’est bien, mais j’attendais un peu mieux quand même…
Ce genre de messages, même s’ils sont la plupart du temps bien intentionnés, viennent alimenter le sentiment que pour qu’on résultat soit à la hauteur des attentes, il doit correspondre en tout point à une multitude de critères.

La deuxième manière d’apprendre le perfectionnisme, c’est par imitation : si nos parents ou les personnes avec qui l’on grandit et dont on s’inspire sont perfectionnistes, on peut calquer un certain nombre d’habitudes et de croyances sur les leurs et devenir, à notre tour, perfectionniste. Je crois que c’est mon cas : mes parents sont tous les deux, à leur manière, attachés au fait de “bien faire” les choses, et je crois qu’une partie de mon perfectionnisme est né par imitation. En revanche, je n’ai pas le souvenir d’avoir eu des messages explicites genre t’as eu 16 c’est dommage de pas avoir eu 20, au contraire j’ai pas mal de souvenirs de mes parents me disant de me lâcher la grappe !

Ou une déduction !

Troisième option d’apprentissage possible : la déduction. Très schématiquement, si quand on a montré un dessin à quelqu’un dont on valorisait l’opinion et que cette personne n’y a prêté que peu d’attention, ou que cette personne n’a pas montré l’enthousiasme qu’on aurait attendu, ou encore qu’on a cru percevoir de la déception ou un jugement négatif, et que l’on a eu cette impression de manière répétée, on peut en avoir déduit que ce que l’on faisait n’avait de la valeur que si c’était extraordinaire.

En gros, personne ne nous a jamais dit explicitement que ce que l’on faisait n’était pas assez ni pas assez bien, mais c’est ce qu’on a pensé en réaction à ce qu’on a perçu et interprété du comportement des autres face à nos « productions ».

Tout ça pour dire qu’on intériorise les injonctions aussi du fait des conclusions que l’on tire de ce que l’on voit, et que le fait d’être sensible à une injonction ne signifie pas que c’est la faute de nos parents parce qu’ils nous ont inculqué des mauvais messages (je vous voir venir, de là à ce que vous vous flagelliez déjà pour les messages que vous véhiculez auprès de vos enfants, je sais qu’il n’y a qu’un pas que vous avez peut-être déjà franchi à la lecture de cet article) !

Première étape pour apprivoiser son perfectionnisme : débusquer les croyances que l'on y associe

 

Derrière le perfectionnisme, il y a pour moi trois mythes, trois croyances à identifier pour mieux les interroger. D’abord, l’idée que tout résultat peut être mis dans deux et seulement deux cases possibles : parfait ou raté (on en parlait dans l’épisode 3 du podcast, 50 nuances de bien, que je vous invite à écouter si vous ne l’avez pas encore fait car c’est une aide majeure pour comprendre les mécanismes du perfectionnisme). Ensuite, l’idée que la valeur de ce que l’on fait est le reflet de ce résultat-là et que donc si le résultat est nul / parfait cela veut dire que ce que l’on a fait est nul ou parfait. 
Et enfin, l’idée que notre valeur à nous, en tant que personne est le reflet de ce résultat et ces actions, donc soit on est au top, soit on est une misérable erreur de la nature qui ne mérite rien ni personne, et on n’a plus qu’à aller se rouler en boule sous son plaid et ne plus jamais se montrer au monde.

Ces croyances, aussi évidentes et vraies qu’elles paraissent être, ne sont que des croyances, et pas des vérités absolues. Quand bien même le résultat ne correspond pas à ce que vous attendiez, cela ne veut pas forcément dire que tout ce que vous avez fait est à jeter, et encore moins que vous perdez de la valeur. 

Ce n’est pas la première fois que je m’attaque au perfectionnisme, pour le simple et bonne raison que dans mon expérience, c’est un facteur d’épuisement très important. Pour autant, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain : le perfectionnisme n’est pas gênant en soi. C’est même un atout dans un certain nombre de situations.

Vous sentez que vous vous épuisez et vous souhaitez plus de sérénité et de temps pour vous ?

C’est mon métier de vous éviter la case épuisement et de vous aider à prendre du temps pour vous sans culpabiliser !

Parlons-en lors d’un bilan personnalisé : 1h15 d’échange pour faire le point sur votre situation, vos aspirations, et voir comment nous pouvons travailler ensemble.

Faire la paix avec son perfectionnisme, deuxième étape pour l'apprivoiser

Les perfectionnistes, du fait de leur niveau d’exigence, peuvent être de véritables moteurs d’excellence dans les milieux universitaires ou professionnels : ce sont eux qui prêtent attention aux détails qui garantissent la qualité d’une présentation orale, qui passent du temps pour choisir les mots les plus appropriés, qui détectent tous les petits défauts qui pourraient passer inaperçus aux yeux des autres. En équipe, si tant est qu’ils ne pinaillent pas trop, ils peuvent contribuer à l’amélioration de la qualité d’un rendu. Cisèle ses phrases. être perfectionniste, cela peut aussi vouloir dire faire preuve d’engagement, d’implication dans ses réalisations, voire même d’enthousiasme. Bref, dans le milieu professionnel, les perfectionnistes sont en général des collaborateurs sur lesquels on peut compter.

Il n’y a pas qu’au bureau que votre perfectionnisme peut vous être utile : votre attention du détail vous a peut-être déjà conduite à concocter des dîners de folie tout maison, option déco de table et attention personnalisée pour les invités… De quoi ravir la famille et les copains.

Bref, si vous souhaitez apprivoiser votre perfectionnisme, commencez par faire la paix avec lui et reconnaître tout ce que ce perfectionnisme vous apporte.

Troisième étape : identifier les situations où votre perfectionnisme vous nuit

Une fois que vous avez bien pris conscience que non le perfectionnisme n’est pas l’arme du diable pour vous détruire, et que vous pouvez choisir à tout moment de croire ou non à ce que la partie de vous qui est perfectionniste vous raconte, vous pouvez passer à l’étape suivante. Si vous ne voyez pas du tout ce que je veux dire quand je parle de « partie » de vous, vous pouvez écouter l’épisode 6 du podcast, « Surprise-parties« , qui vous éclairera 😉).

L’étape suivante, c’est celle où vous identifiez les situations ou vous voulez dire au revoir à votre souci du détail et à votre rigueur, parce que les efforts et l’énergie qu’ils vous demandent ne valent pas le coup au regard du résultat obtenu.

En gros, la situation où vous passez deux heures de plus sur un power point pour vérifier les espacements, polices, et autres animations, en rongeant vos ongles un par un jusqu’au sang. Là, par exemple, votre perfectionnisme ne vous apporte pas vraiment de satisfaction, plutôt du stress, et on va pas se mentir, à part vous qui y avez passé deux heures, personne ne verra l’espace avant la virgule sur la slide 17.

La situation où vous faites des courses dans quatre endroits différents pour récolter tous les ingrédients de votre dîner pas presque mais absolument parfait. Celle où vous mettez Radio Nullasse à fond les ballons parce que vous avez haussé le ton avec Minivous au lieu de trouver une formulation affirmative et émotion-friendly pour lui demander pour la 48ème fois de bien vouloir se brosser les dents choupinou. 

Bref, ces situations où clairement, le ratio effort et temps / résultat ne vous est pas favorable.

Quatrième étape : choisir des pensées-chouchou pour les temps de crise

Une fois que vous avez mis le doigt sur des situations où vous êtes prête à lâcher la perfectionnite aigüe, choisissez-vous des mantras précieux qui vous y aideront. Le rôle de ces mantras, je vous l’expliquais dans l’épisode 2, « Choisir ses programmes », c’est de venir petit à petit, à force d’entraînement, remplacer vos croyances par défaut, celles qui vous persuadent qu’il faut peaufiner ou viser haut sinon ça sert à rien de commencer, et qui vous font passer à côté d’opportunités ou vous font tout simplement perdre de l’énergie et du temps et peuvent à terme vous épuiser.

J’aime beaucoup « Fait est mieux que parfait », dans le sens où quelque chose de terminé sur ma to-do me génère beaucoup moins d’anxiété qu’une action à moitié commencée voire repoussée sans cesse parce que c’est pas le bon moment, ou pas le bon contexte, etc… 

« Je suis parfaite dans mon imperfection », me plaît beaucoup aussi parce qu’il me met pile poil en face de mes contradictions. 

Alternative au mantras : s’arrêter après un certain temps (dans une heure, je m’arrête) OU à un certain pourcentage de satisfaction (si c’est à 80% bon, j’envoie). 

Obligez-vous à faire le test ne serait-ce qu’une fois et voyez ce qui se passe. spoiler : probablement rien.

Cinquième étape : la décentration, LA technique ULTIME pour dompter son perfectionnisme

Il se peut que vous soyez des superstars du perfectionnisme et que le choix de pensée chouchou ou d’indicateur limite ne fonctionne pas bien pour vous. Dans ce cas-là, inutile de retourner direct à la case départ, encore moins de passer par la case prison.

Si vous hésitez à pousser le bouchon et que vous vous posez la question de sortir ou pas la carte perfectionnisme, je vous propose la capsule temporelle. Bien souvent, en bon perfectionniste, on reste coincé dans le moment présent et on ne voit pas le temps passer quand on se perd dans les détails au oint de ne plus bien mesurer leur importance. Alors l’idée, c’est de vous propulser dans le futur, tel Marty Mc Fly. Quelle importance aura ce pas de plus dans 1h ? Dans trois jours ? Dans un an ? Si vous hésitez sur caractère capital à moyen terme de l’action que vous hésitez à entreprendre, c’est probablement qu’il est inutile de pousser le bouchon trop loin.

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